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L’épargne n’est plus une préoccupation réservée aux adultes proches de la retraite. Aujourd’hui, les jeunes générations prennent de plus en plus conscience de l’importance d’économiser, de bâtir un fonds de sécurité et de préparer leur avenir, même dans un monde incertain.

La pandémie de COVID-19, la crise climatique, la précarité de l’emploi ou encore l’explosion des prix de l’immobilier ont contribué à une réflexion plus profonde des jeunes sur leur rapport à l’argent. En parallèle, les nouvelles technologies financières ont révolutionné les outils disponibles pour épargner et investir, rendant ces démarches plus simples, transparentes et accessibles.
Un contexte économique qui pousse à anticiper
Les jeunes adultes, souvent appelés « génération Z » ou « millennials », évoluent dans un environnement économique instable. L’emploi précaire, les contrats à durée déterminée (CDD), le chômage des jeunes, ou encore le retard d’accès à la propriété sont autant de facteurs qui les incitent à mieux gérer leur argent.
Contrairement aux générations précédentes, qui pouvaient souvent compter sur un CDI à long terme et une pension publique solide, les jeunes sont davantage conscients qu’ils devront se débrouiller seuls pour assurer leur sécurité financière. Cette nouvelle réalité les pousse à anticiper dès leurs premières années d’activité professionnelle, à travers une gestion plus rigoureuse de leurs finances et une volonté d’épargne régulière, même modeste.
L’essor des fintech : épargner devient numérique
Avec la digitalisation croissante du secteur bancaire, les fintech (technologies financières) jouent un rôle central dans l’évolution des comportements d’épargne chez les jeunes. Applications mobiles, portefeuilles numériques, banques en ligne et agrégateurs de comptes permettent :
- De suivre ses dépenses en temps réel
- D’automatiser l’épargne selon des règles simples (arrondis, pourcentages sur chaque transaction, virements mensuels fixes)
- De se fixer des objectifs clairs (voyage, permis, achat immobilier, etc.)
- D’accéder à des produits d’investissement simples (ETF, assurance-vie en ligne, cryptomonnaies)
Des applications comme Yomoni, Lydia, Revolut, Nalo ou encore Plum séduisent particulièrement les jeunes grâce à leur interface intuitive, leur transparence tarifaire et leur approche pédagogique.
L’épargne automatique : un réflexe en construction
L’un des concepts les plus répandus dans les outils fintech est l’épargne automatique, qui permet de transférer de petites sommes d’argent vers un compte épargne sans que l’utilisateur n’ait à y penser. Ce système, très populaire auprès des jeunes, repose sur l’idée que « ce que l’on ne voit pas, on ne dépense pas ».
Ainsi, des services proposent d’arrondir chaque paiement par carte bancaire à l’euro supérieur et de verser la différence sur une cagnotte. D’autres proposent des virements hebdomadaires ou mensuels programmés, ajustables selon les revenus.
Ce mode d’épargne est particulièrement adapté aux jeunes au budget limité, car il permet d’épargner sans effort, de manière régulière et sécurisée, même en commençant avec 5 à 10 euros par semaine.
La pandémie de COVID-19 : un révélateur d’habitudes
La crise sanitaire a profondément bouleversé les habitudes de consommation et de gestion financière. De nombreux jeunes, confrontés à des pertes d’emploi ou à la réduction de leurs heures de travail, ont dû réduire drastiquement leurs dépenses. Dans le même temps, l’annulation des sorties, voyages et achats impulsifs a permis à d’autres de mettre de l’argent de côté, parfois pour la première fois.
Cette expérience a mis en lumière la fragilité de certains modèles économiques et l’importance de disposer d’un « coussin de sécurité » en cas de coup dur. De plus en plus de jeunes se sont alors intéressés à des sujets auparavant jugés ennuyeux ou trop complexes, comme :
- Les fonds d’urgence
- La diversification des placements
- L’assurance-vie
- L’investissement responsable (ESG)
La pandémie a ainsi agi comme un déclencheur de prise de conscience sur la nécessité d’épargner et d’adopter une stratégie financière plus réfléchie.
Les priorités des jeunes en matière d’épargne
Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les jeunes seraient dépensiers et désorganisés, plusieurs études montrent que leurs priorités sont de plus en plus tournées vers la sécurité et l’indépendance. Voici quelques objectifs d’épargne fréquemment cités :
- Achat immobilier (résidence principale ou investissement locatif)
- Constitution d’un fonds d’urgence (3 à 6 mois de dépenses fixes)
- Voyages ou projets personnels
- Formation ou reconversion professionnelle
- Préparation de la retraite (oui, déjà !)
Il est intéressant de noter que de plus en plus de jeunes investissent également dans des produits financiers, parfois à travers des plateformes en ligne faciles d’accès comme Trade Republic, Bitpanda ou Boursorama. La notion de « faire travailler son argent » séduit autant que l’idée d’économie pure.
Les freins à l’épargne chez les jeunes
Malgré cette prise de conscience croissante, certains freins persistent :
- Des revenus trop faibles ou irréguliers
- Un manque d’éducation financière
- Des tentations de consommation constantes
- Une méfiance envers les institutions bancaires traditionnelles
C’est pourquoi l’accès à des contenus pédagogiques, des simulateurs et des conseils financiers adaptés aux jeunes est indispensable. Les établissements scolaires, les universités, mais aussi les entreprises ont un rôle à jouer dans la diffusion de ces compétences essentielles.
L’épargne responsable : une valeur montante
Au-delà de la simple épargne, les jeunes générations sont particulièrement sensibles aux enjeux sociaux et environnementaux. Cela se reflète dans leurs choix de placement. De plus en plus d’entre eux cherchent à investir dans des fonds responsables, à choisir des banques éthiques ou à soutenir des projets locaux.
Cette évolution traduit une volonté d’aligner ses valeurs avec sa stratégie financière, en privilégiant des entreprises qui respectent l’environnement, les droits humains ou l’égalité. L’épargne devient alors un levier de transformation positive, au service du bien commun autant que de sa sécurité personnelle.
Conclusion : vers une culture de l’épargne plus ancrée
L’épargne chez les jeunes n’est plus une exception, c’est une tendance de fond alimentée par la technologie, la conscience sociale et les réalités économiques actuelles. La pandémie a agi comme un catalyseur, accélérant des comportements plus responsables et pragmatiques vis-à-vis de l’argent.
Grâce aux outils numériques, à l’automatisation, à la simplicité d’accès à l’information et à la montée en puissance de l’investissement éthique, les jeunes sont mieux armés que jamais pour construire leur avenir financier.
Mais pour que cette dynamique se poursuive, il est essentiel de renforcer l’éducation financière dès le plus jeune âge, d’encourager les initiatives innovantes et de démocratiser l’accès à des produits d’épargne adaptés.
Finalement, apprendre à épargner tôt, même avec peu, c’est poser les fondations d’une vie plus stable, plus libre, et plus en phase avec les enjeux de demain.